ALABAMA MONROE

Lundi d'ennui, temps pluvieux... Ne manquait plus que de s'aventurer dans une salle de cinéma pour aller voir un film dramatique ! Et ce fut le cas.

Ayant lu qu'Alabama Monroe était réalisé par Felix Van Groeningen, l'auteur de la Merditude des Choses, je me suis dit que je ne pouvais manquer l'occasion d'y aller jeter une paire d'yeux. Et d'emblée, les premières minutes du film donnent envie de claquer ses Santiags sur le parquet, un choeur de musiciens bluegrass égayant toute la salle. D'ailleurs, cela rappelle légèrement la tribu d'O'Brother, mais cela n'est qu'un détail.

Les scènes, dans un total désordre chronologique du fil de l'histoire, sont tantôt comblées de romance entre Didier, joueur de banjo et chanteur du groupe The Broken Circle Breakdown Bluegrass Band, et Elise, une tatoueuse aux allures de pin-up dont la peau est parsemée d'encre et d'histoire. De leur amour passionnel naît Maybelle, une demoiselle qui n'était pas prévue à la base, mais qui a su les épanouir. Malheureusement, celle-ci souffre d'un cancer dont le combat est permanent, et Didier et Elise devront s'armer de courage pour affrontrer cette rude épreuve.

Et nous voilà projetés sur une montagne russe d'émotions. On passe de sourires aux larmichettes. Johan Heldenbergh et Veerle Baetens ont su incarner à la perfection leur personnage respectif, formant un couple admirable, tantôt comique, tantôt grave. Par leur prestation, on s'imprègne rapidement de l'ambiance qui se dégage du film, d'ailleurs, on en est encore submergés à la sortie du cinéma... Plus un mot ne s'est dégagé de ma bouche une fois dehors, mise à part la fumée de ma cigarette dont je ressentais le besoin (mille excuses à ceux qui tentent d'arrêter). Bref, Alabama Monroe est le film qui prend aux tripes, et qui nécessite un certain temps de réadaptation dans votre bulle utopiste, ainsi qu'un paquet de Kleenex, accessoirement, aux moins durs à cuire d'entre vous.